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Disney et moi !


En parcourant la France de bas en haut et de gauche à droite, il m'arrive assez fréquemment que l'on me pose une question qui me pousse aujourd'hui à écrire cet article. En effet, la collection des « Contes mélangés » provoque l'étonnement des lecteurs et certains d'entre eux me demandent assez souvent : « Ce sont les personnages de Disney revisités ? », ou « Vous payez des droits à Disney ? ».


Même si j'ai souvent les yeux revolvers en entendant cela, c'est toujours pour moi l'occasion de discuter de la paternité des contes de fées, du patrimoine de l'humanité, des collecteurs et du droit d'auteur...

Mais revenons à notre ami Walt Disney. Comme tous les enfants nés dans les années 70, j'ai grandi avec son imaginaire et les contes de fées qu'il portait à l'écran. Il est indéniable que son amour pour les contes de fées et la portée mondiale de ses longs-métrages ont marqué et marqueront plusieurs générations.


Mais comme tous les amoureux de contes, Walt a puisé chez les plus grands collecteurs de contes européens que sont Charles Perrault et Jacob et Wilhelm Grimm. D'ailleurs, c'est au cours d’un grand voyage qu’il entreprend en France et en Europe que Walt trouve toute la matière pour ses films. De ce voyage, il rentre aux États-Unis avec près de 350 ouvrages tirés des contes et légendes du vieux continent dans lesquels le studio puisera amplement par la suite pour trouver de l’inspiration. Ce sont d'ailleurs les frères Grimm qui remportent la palme de l'adaptation avec quatre contes adaptés en long-métrage : « Blanche-Neige et les 7 Nains » en 1937, « Cendrillon » en 1950, « Raiponce » en 2010 et « Le Prince Grenouille » devenue « La Princesse et la Grenouille » en 2009.J'avoue également une certaine prédilection pour les frères Grimm. Je trouve Perrault un peu précieux. Mon travail sur « Peau d'âne » en est un vibrant exemple, puisque je lui ai préféré la version des Allemands « Peau-de-mille-bêtes ». Aussi, pour répondre à la question qui introduit cet article : « Ce sont les personnages de Disney revisités ? », ma réponse est bien entendu non. Je préfère leur répondre : « Ce sont les personnages classiques qui rencontrent les personnages classiques du monde. »


De même, en ce qui concerne la question qui suit : « Vous payez des droits à Disney ? » La réponse est encore non, puisque Walt Disney et ses scénaristes ne sont pas les auteurs des contes, ils existaient avant eux, et également avant Charles Perrault et les frères Grimm. Néanmoins, comme Walt Disney, lorsque je travaille sur un personnage classique, j'en étudie tous les aspects et pour ce faire, je lis des versions qui proviennent du monde entier. Car c'est un fait, ces personnages sont des archétypes humains qui se retrouvent dans toutes les cultures et à toutes les époques. La difficulté est de trouver la version la plus ancienne, celle qui aurait donné naissance à toutes les autres. Ainsi, comme lui, je me suis constitué une belle bibliothèque sur le sujet.


Prenons l'exemple de « Cendrillon », l'un des contes types le plus répandus dans le monde. Il en existe des milliers de versions et d'ailleurs au passage pour ceux qui aiment ce conte, je vous conseille l'excellente anthologie parue aux éditions Corti « Sous la cendre : figures de Cendrillon ». Ma création, même si les personnages appartiennent au Patrimoine culturel immatériel de l'humanité, consiste à inventer une nouvelle aventure où des personnages de cultures différentes se rencontrent et tissent de nouveaux liens. Lorsque j'utilise telle ou telle version du conte, je la cite et invite le lecteur à aller la découvrir, car je souhaite être une passeuse d'histoire et m'inscrire dans cette longue tradition d'enchanteurs à laquelle appartient également Walt Disney.

#Réflexion #Référence #Inspiration

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